Texte en latin, avec quelques insertions en grec ancien.

Traductions de Franz Bierlaire, Claude Blum et Jean-Claude Margolin (pour les Editions Gallimard en 2010 et auparavant les Editions Robert Laffont en 1992)

 

Genre : Discours argumentatif, pour adultes (dès le lycée).

 

Aperçu : Moi, dite « Moria » ou la Folie, je vais faire l'éloge de moi-même et vous prouver que la Folie mène le monde...

 

Notre avis : Très bien. COUP DE COEUR. Ce texte traite non seulement des hommes et de tous les comportements saugrenus qu'ils peuvent avoir, selon un regard philosophique posé sur l'espèce humaine toute entière, mais nous montre aussi la mentalité humaniste d'un grand homme du XVIe siècle. Cet Eloge de la Folie n'a donc pas pris une ride sur le fond dès qu'il s'agit d'aborder l'Homme. La bêtise, la vanité, l'amour qui rend aveugle et stupide, le désir, la passion, tout ceci est finement analysé et disséqué avec autant de talent que d'humour, sous une plume au charme désuet. Bien sûr, la syntaxe et la multitude de références, notamment antiques, sont susceptibles de dérouter et de freiner la lecture. Toutefois les premiers chapitres de L'Eloge de la folie peuvent se lire avec légèreté. En revanche, les chapitres suivants semblent servir de prétexte à Erasme pour faire une satire de son temps, même si évidemment il veille à s'en défendre. Aucun sujet ne lui résiste : les princes, les rois, les mauvaises interprétations abusives du message chrétien avec les fanatiques religieux, les théologiens... A la fin, Erasme revient sur des sujets moins politiques et insiste une dernière fois sur la propension à être heureux qu'offre la Folie, sans oublier d'être jusqu'au bout misogyne et farceur ! En résumé : un texte difficile, à réserver à des lycéens littéraires ou à des adultes très bons lecteurs, mais un grand texte humaniste à savourer et à ranger dans sa bibliothèque aux côtés des Essais de Montaigne.