Qu'est-ce que le présent de l'indicatif ?

Le présent est un temps du mode indicatif.
Il se conjugue sans auxiliaire, on dit que c'est un temps simple.

Comment le conjuguer ?

Il faut prendre le radical du verbe (parfois en le modifiant) et lui ajouter une terminaison.
La terminaison n'est pas la même selon le groupe du verbe.

Pour les verbes du 1er groupe : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent
Pour les verbes du 2ème groupe : -is, -is, -it, -issons, -issez, -issent
Pour les verbes du 3ème groupe : -s, -s, -d ou -t, -ons, -ez, -ent

RAPPEL SUR LES GROUPES DES VERBES : les verbes qui se terminent à l'infinitif en - er sont du 1er groupe, sauf le verbe aller. Ainsi marcher, chanter, se promener, admirer, ajouter, bavarder, etc sont des verbes du 1er groupe. Les verbes en - ir sont du 2ème groupe s'ils présentent des formes en "iss" (nous finissons, en finissant). Ainsi les verbes finir, grandir, obéir, etc sont des verbes du 2ème groupe. Tous les autres verbes sont du 3ème groupe. Ainsi les verbes mentir, construire, prendre, fuir, vouloir, attendre, etc sont des verbes du 3ème groupe.

Exemples

Etre : je suis, tu es, il est, nous sommes, vous êtes, ils sont.
Avoir : j'ai, tu as, il a, nous avons, vous avez, ils ont.
Chanter : je chante, tu chantes, il chante, nous chantons, vous chantez, ils chantent.
Finir : je finis, tu finis, il finit, nous finissons, vous finissez, ils finissent.
Prendre : je prends, tu prends, il prend, nous prenons, vous prenez, ils prennent.
Tenir : je tiens, tu tiens, il tient, nous tenons, vous tenez, ils tiennent.
Devoir : je dois, tu dois, il doit, nous devons, vous devez, ils doivent.
Mettre : je mets, tu mets, il met, nous mettons, vous mettez, ils mettent.

Autres exemples, verbes un peu compliqués

Faire : je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font.
(Attention ! Il faut bien dire "vous faites" et sans accent circonflexe sur le i !)
Dire : je dis, tu dis, il dit, nous disons, vous dites, ils disent.
(Attention ! Pas d'accent circonflexe sur le i !)
Aller : Je vais, tu vas, il va, nous allons, vous allez, ils vont.
(Attention ! Le radical change !)
Créer : je crée, tu crées, il crée, nous créons, vous créez, ils créent.
(Attention ! C'est comme cela qu'il faut conjuguer ce verbe, même si la proximité du "é" et du "e" peut sembler bizarre.)
Haïr : je hais, tu hais, il hait, nous haïssons, vous haïssez, ils haïssent.
(Attention ! Les formes au pluriel nécessitent un tréma sur le i)
Acquérir : j'acquiers, tu acquiers, il acquiert, nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent.
(Attention ! Conjugaison un peu difficile, qui peut surprendre à l'oral)
Courir : je cours, tu cours, il court, nous courons, vous courez, ils courent.
(Attention ! Il n'y a qu'un seul r !)
Mourir : je meurs, tu meurs, il meurt, nous mourons, vous mourez, ils meurent.
(Attention ! Il n'y a qu'un seul r !)
Fuir : je fuis, tu fuis, il fuit, nous fuyons, vous fuyez, ils fuient.
(Attention ! Le i se transforme en y aux 1ère et 2ème personnes du pluriel)
Croire : je crois, tu crois, il croit, nous croyons, vous croyez, ils croient.
(Attention ! La forme à la troisième personne du pluriel est bien "ils croient" malgré la faute que font certains à l'oral...)
Voir : je vois, tu vois, il voit, nous voyons, vous voyez, ils voient.
(Attention ! Le i se transforme en y aux 1ère et 2ème personnes du pluriel)
Peindre : je peins, tu peins, il peint, nous peignons, vous peignez, ils peignent.
(Attention ! Le radical se transforme aux personnes du pluriel)
Craindre : je crains, tu crains, il craint, nous craignons, vous craignez, ils craignent.
(Attention ! Le radical se transforme aux personnes du pluriel)
Vaincre : je vaincs, tu vaincs, il vainc, nous vainquons, vous vainquez, ils vainquent.
(Attention ! Verbe difficile à conjuguer !)

Les pièges à éviter

Les verbes « vouloir » et « pouvoir » se terminent par un  « x » aux 1ère et 2ème personnes du singulier.
Vouloir : Je veux, tu veux, il veut, nous voulons, vous voulez, ils veulent.
Pouvoir : Je peux, tu peux, il peut, nous pouvons, vous pouvez, ils peuvent.

Il faut penser à bien appliquer les règles de « ge » et « gue » ainsi que les règles de la cédille.
Manger : Je mange, tu manges, il mange, nous mangeons, vous mangez, ils mangent.
Lancer : Je lance, tu lances, il lance, nous lançons, vous lancez, ils lancent.

L'accent du radical peut être modifié aux 1ère et 2ème personnes du pluriel pour respecter la prononciation.
Céder : je cède, tu cèdes, il cède, nous cédons, vous cédez, ils cèdent.

Les verbes en « -eler » ou en « -eter » prennent un acent grave, sauf aux 1ère et 2ème personnes du pluriel.
Acheter : j'achète, tu achètes, il achète, nous achetons, vous achetez, ils achètent.
Ruisseler : je ruissèle, tu ruissèles, il ruissèle, nous ruisselons, vous ruisselez, ils ruissèlent.
Ceci est la règle générale depuis la réforme de l'orthographe de 1990. Auparavant, cette présence d'accent ne concernait que certains verbes, c'est-à-dire : acheter, celer, déceler, receler, ciseler, démanteler, écarteler, s'encasteler, geler, dégeler, congeler, surgeler, marteler, modeler, peler, racheter, bégueter, corseter, crocheter, fileter, fureter, haleter.
Deux verbes font exception : les verbes "jeter" et "appeler", ainsi que leurs dérivés, doublent la consonne l ou t, sauf aux 1ère et 2ème personnes du pluriel.
Jeter : je jette, tu jettes, il jette, nous jetons, vous jetez, ils jettent.
Appeler : j'appelle, tu appelles, il appelle, nous appelons, vous appelez, ils appellent.
Rappeler : je rappelle, tu rappelles, il rappelle, nous rappelons, vous rappelez, ils rappellent.

Les verbes en -ayer soit conservent le « y » dans toute la conjugaison, soit remplacent le « y » par un « i » devant le « e » muet.
Payer : je paye, tu payes, il paye, nous payons, vous payez, ils payent OU je paie, tu paies, il paie, nous payons, vous payez, ils paient.
MAIS les verbes en -oyer et -uyer changent obligatoirement le « y » en « i » devant un « e » muet.
Envoyer : j'envoie, tu envoies, il envoie, nous envoyons, vous envoyez, ils envoient.

Par tradition, le verbe "plaire" et les verbes en -aître comme "connaître", "naître", "paraître" prennent un accent circonflexe sur le i à la 3ème personne du singulier.
Cependant la réforme de l'orthographe de 1990 précise bien que cet accent sur le i n'est plus obligatoire.
Connaître : je connais, tu connais, il connaît OU il connait, nous connaissons, vous connaissez, ils connaissent.

Il y a deux conjugaisons possibles pour le verbe "s'asseoir" : en "ie" ou en "oi".
S'asseoir : je m'assieds, tu t'assieds, il s'assied, nous nous asseyons, vous vous asseyez, ils s'asseyent
OU je m'assois, tu t'assois, il s'assoit, nous nous assoyons, vous vous assoyez, ils s'assoient.

Notons au passage que la réforme de l'orthographe de 1990 autorise une autre orthographe pour le verbe "s'asseoir" à l'infinitif : "s'assoir", sans e. Toutefois, dans l'usage, cette autorisation est très rarement utilisée.

 

Comment utiliser ce temps ? Quelles sont les valeurs du présent de l'indicatif ?

Le présent de l'indicatif a plusieurs valeurs.

Cela signifie que ce temps de conjugaison peut exprimer différentes intentions, selon le contexte.

Le présent d'énonciation

Le présent est valable au moment où on parle. L'action ou l'état correspond à un moment donné, celui de l'énonciation. On dit qu'il s'agit d'un "présent d'énonciation" ou bien que le présent a "une valeur énonciative".
Exemple : Je vous informe des nouveaux horaires de la piscine. (= Là, en ce moment, je vous parle et je vous informe des nouveaux horaires de la piscine).

Le présent d'habitude

Le présent est lié à une action ou à un état qui sont habituels.
Exemple : Tous les matins, je prends le bus de 7 h 30.

Le présent de vérité générale

Le présent indique une vérité toujours valable. On trouve cette valeur du présent dans les proverbes, les dictionnaires, les formules scientifiques et les règles mathématiques.
Exemple : L'eau bout à cent degrés.

Le présent de narration

Le présent sert alors à raconter. Tout un récit peut être effectué au présent de narration mais ce présent de narration peut se trouver aussi à l'intérieur d'un récit au passé. Le présent rend alors le récit plus vivant et met en valeur l'action concernée. Pour savoir si le présent de l'indicatif a bien cette valeur de "narration" dans le texte, on vérifie s'il peut être remplacé par du passé simple ou du passé composé. Si c'est le cas, c'est bien un présent de narration.
Exemple : Le plongeur se concentrait. Tout à coup il s'élance ! (=> C'est bien un présent de narration car on peut dire "Tout à coup il s'élança.")

Le présent à valeur de futur proche

Le présent permet de mieux se projeter dans l'avenir, considéré comme tout proche. Les grammariens appellent aussi ce présent un "présent de frange".
Exemple : Demain, je suis en vacances.

Le présent à valeur de passé proche

Le présent permet de faire revivre un passé considéré comme très proche, car effectivement proche dans le temps ou ressenti comme proche de manière affective. Cet emploi est toutefois plus rare que le futur proche.
Exemple : Ce matin, tu me téléphones et tu me dis que la séance de cinéma est à 20 h. (Et maintenant, tu m'annonces qu'elle est à 20 h 30. Il faudrait savoir !)

Le présent d'hypothèse

Le présent permet de poser une hypothèse envisagée pour ses conséquences éventuelles dans l'avenir. Le présent fonctionne alors comme un présent à valeur de futur proche mais est introduit par « si ».
Exemple : Si tu ne mets pas tes gants, tu vas avoir froid.

Le présent à valeur d'impératif

Le "présent à valeur d'impératif" a souvent une valeur de futur proche mais ce présent, en plus de se projeter dans l'avenir, donne un ordre comme au mode impératif. On parle aussi de « présent jussif ».
Exemple : Tu finis ton assiette et tu vas te coucher !