En deux mots...

Le surréalisme est un mouvement culturel du XXe siècle qui concerne notamment la littérature et la peinture. On peut le situer historiquement entre les deux guerres mondiales, à savoir entre 1914-18, au moment de la première guerre mondiale et de l'émergence de l'URSS et 1939-45, dates de la seconde guerre mondiale.
 

Émergence du mouvement

Le surréalisme émerge suite à une prise de conscience après la première guerre mondiale. La guerre de 1914-1918 a provoqué un massacre humain inutile et a montré la faillite de la société en place, une société basée sur une culture capitaliste et sur la « raison logique ». Ce constat crée une envie de révolte qui se réalise dans le mouvement surréaliste autour de deux mots d'ordre : celui d'un poète, Rimbaud, qui veut « Changer la vie » et celui d'un homme politique, Marx, qui souhaite « Transformer le monde ».

Ainsi le surréalisme présente deux pôles : un pôle artistique et un pôle politique. Son chef de file est André Breton, qui publie en 1924 le premier « manifeste du Surréalisme ».

Caractéristiques du surréalisme

L'esprit de révolte et l'aspiration à la liberté animent fortement les membres du mouvement surréaliste. Ils agissent dans la provocation et recherchent le scandale. Par exemple, lors de la mort d'Anatole France, les Surréalistes publient une plaquette intitulée « Un cadavre » avec des textes injurieux, comme celui d'Aragon « Avez-vous déjà giflé un mort ? ». Bien sûr cette publication fait scandale.

D'autre part, les surréalistes sont en quête d'un idéal. Ils veulent atteindre le « point suprême », c'est-à-dire réussir à réunir les opposés, trouver le point où tout se concilie et s'harmonise : passé, présent, avenir ; bas, haut ; bien, mal ; folie, raison ; rêve, réalité. L'objectif est d'atteindre une surréalité, qui n'est pas un état au-dessus de la réalité, mais qui est la réalité englobant le rêve. Le surréalisme s'appuie donc largement sur la psychanalyse et les travaux de Freud avec le souci d'exploiter les rêves et la folie dans une démarche de quête de l'inconscient.

« Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de « surréalité », si l'on peut ainsi dire. » écrit André Breton dans son Premier Manifeste du surréalisme en 1924.

Pratiques pour atteindre cette surréalité, cet idéal de " point suprême "

Pour exploiter l'inconscient, les surréalistes ont recours à l'écriture automatique qui correspond à écrire sans raisonner, sans réfléchir, ce qui vient à l'esprit par association d'idées, de sons... Ils retranscrivent aussi par écrit leurs rêves et leurs paroles pendant le sommeil.

Par ailleurs, aimer est considéré comme une activité « surréaliste » dans la mesure où « l'amour fou » permet d'atteindre la surréalité. Les surréalistes témoignent leur intérêt pour l'érotisme ; l'amour correspond non seulement à un sentiment mais aussi à une sensation absolue.

D'après les surréalistes, la femme est médiatrice entre l'homme, et plus particulièrement le poète, et le monde ; l'amour constitue un lieu d'extase et de création poétique.

Spécificités de la poésie surréaliste

C'est une poésie novatrice, avec utilisation à l'excès d'images surprenantes. On parle même du « stupéfiant image ». André Breton cite à ce propos Pierre Reverdy, de la revue Nord-Sud, dans son premier Manifeste : « Une image n'est pas forte parce qu'elle est brusque ou fantastique - mais parce que l'association des idées est lointaine et juste. ».

Breton rapporte également les propos de Reverdy, définissant l'image poétique comme « le rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées ».« La valeur de l'image dépend de la beauté de l'étincelle obtenue ; elle est, par conséquent, fonction de la différence de potentiel entre les deux conducteurs. ».