La littérature nous offre de nombreux récits rédigés aux temps du passé et ce, quelle que soit l'époque de l'histoire racontée !

 

En effet, que les personnages évoluent à notre époque, dans une époque passée ou dans une époque futuriste, cela ne change pas la donne : l'usage pour un auteur est d'utiliser les temps du passé pour mener son récit.

 

Parmi ces temps, figure l'imparfait.

 

L'imparfait : conjugaison et repérage

L'imparfait est un temps du mode indicatif.

C'est un temps simple : il se conjugue sans auxiliaire.

  • Conjugaison

Pour conjuguer à l'imparfait, on prend le radical du verbe et on y ajoute une terminaison.

 

Les terminaisons à l'imparfait sont les mêmes pour tous les verbes :

-ais / -ais / -ait / -ions / -iez / -aient

 

Être : j'étais, tu étais, il était, nous étions, vous étiez, ils étaient.

Avoir : j'avais, tu avais, il avait, nous avions, vous aviez, ils avaient.

 

Chanter : je chantais, tu chantais, il chantait, nous chantions, vous chantiez, ils chantaient.

 

Finir : je finissais, tu finissais, il finissait, nous finissions, vous finissiez, ils finissaient.

 

Prendre : je prenais, tu prenais, il prenait, nous prenions, vous preniez, ils prenaient.

  • Pièges de conjugaison

Verbes avec G

Il s'agit de ne pas oublier le « e » après le « g » pour faire le son [J] à certaines personnes.

 

Plonger : Je plongeais, tu plongeais, il plongeait, ils plongeaient (avec un « e ») MAIS : nous plongions, vous plongiez (sans e).

Verbes avec C

Il s'agit de be pas oublier, si besoin, le « ç » pour faire le son [S] à certaines personnes.

 

Placer : Je plaçais, tu plaçais, il plaçait, ils plaçaient (avec un « ç ») MAIS : nous placions, vous placiez (sans ç).

Verbes en -INDRE

À l'imparfait, le radical de certains verbes est parfois modifié.

 

C'est le cas par exemple des verbes en -indre.

 

Craindre : je craignais, tu craignais, il craignait, nous craignions, vous craigniez, ils craignaient.

Verbes en -IER

Les verbes dont l'infinitif est en « -ier » ont un radical qui se termine par « -i ».

 

On obtient donc deux « i » côte à côte à « nous » et « vous » avec les terminaisons « -ions » et « -iez ».

 

Il faut bien garder les deux « i », même si cela paraît étrange !

 

Skier (radical = ski- ) => je skiais, tu skiais, il skiait, ils skiaient MAIS : nous skiions, vous skiiez (avec 2 « i »).

  • Conseils pour repérer un verbe à l'imparfait

1/ Regarder la terminaison

Le verbe doit présenter une terminaison en -ais / -ais / -ait / -ions / -iez / -aient.

 

Mais attention ! Ces terminaisons ne sont pas réservées à l'imparfait. 

 

Ce sont les mêmes qui sont utilisées pour conditionnel présent de tous les verbes et le présent de certains verbes.

Vouloir -> Je voulais te parler (imparfait, terminaison en -ais) MAIS : Je voudrais te parler (conditionnel présent, terminaison en -ais)

 

Avoir -> Il avait de la chance. (imparfait) ET : Il aurait de la chance. (conditionnel présent)

2/ Attention si c'est le verbe "avoir" ou "être"

Si vous avez repéré le verbe « avoir » ou « être » à l'imparfait, il faut regarder s'il n'est pas accompagné d'un participe passé.

 

Si c'est le cas, le verbe n'est pas conjugué à l'imparfait mais au plus-que-parfait.

 

En effet, pour conjuguer un verbe au plus-que-parfait on utilise le verbe « avoir » ou « être » en le conjuguant à l'imparfait, suivi du verbe au participe passé.

 

Exemple

Vous n'aviez pas voulu me croire. -> 'vouloir' est conjugué au plus-que-parfait = avoir (imparfait) + voulu (participe passé)

 

Autre exemple

J'étais, il faut l'avouer, arrivée en retard. -> 'arriver' est conjugué au plus-que-parfait = être (imparfait) + arrivée (participe passé)

3/ Autres pièges

Certains mots ont, par hasard, les mêmes terminaisons que l'imparfait.

 

Certains verbes, à certains temps, vont ressembler à l'imparfait.

 

Il faut alors réfléchir et conjuguer à toutes les personnes pour savoir à quel temps est vraiment conjugué le verbe.

 

Exemples
Vous riez -> Le verbe 'rire' est conjugué ici au présent (l'imparfait serait « vous riiez »).
Tu sais -> Le verbe 'savoir' est conjugué ici au présent (l'imparfait serait « tu savais »).

 

Parfois, ces mots ne sont même pas des verbes !

 

Exemples

mais / jamais / des lions
-> Les terminaisons de ces mots sont en « -ais, -ions » comme certaines terminaisons de l'imparfait mais c'est un pur hasard.

L'imparfait : ses valeurs

En littérature comme dans la pratique quotidienne, l'imparfait a plusieurs usages.

 

Ils sont à prendre en considération quand on étudie un texte.

  • L'imparfait descriptif et imperfectif dans un récit

Il présente des faits en cours d'accomplissement, en train de se faire.

Les actions ont une durée indéterminée.

 

On ne sait pas quand elles ont commencé ou quand elles se termineront.

 

Les grammairiens parlent de « valeur d'aspect imperfectif ». D'où son nom, « imparfait » !

 

Exemple : Il neigeait depuis ce matin.

L'imparfait sert à décrire des faits de second plan ou d'arrière-plan du récit, la toile de fond de l'histoire. On dit que l'imparfait a une « valeur descriptive ».

 

Exemple : Cette jeune fille avait quinze ans. Ses cheveux étaient blonds. Elle regardait par la fenêtre.

Là aussi, l'imparfait sert à décrire.

 

Dans les récits au passé, ce sont ces deux valeurs de l'imparfait, souvent combinées, qui dominent.

 

Le passé simple vient alors interrompre les faits en cours que le narrateur décrivait.

 

Exemple : Il neigeait depuis ce matin. Je tournais en rond dans le grand chalet vide, en quête d'une quelconque activité. J'enrageais de ne pas pouvoir aller jouer dehors. Tout à coup, on frappa (passé simple !) à la porte.

  • L'imparfait d'habitude dans un récit au passé

L'imparfait permet aussi d'indiquer des faits qui se produisaient souvent dans le passé.

 

Il s'agit alors d'un imparfait de répétition, d'habitude dans le passé.

 

Les grammairiens parlent de « valeur itérative ».

 

Exemple : Chaque été, je partais avec mon père au bord de la mer. Nous allions au camping.

  • Autres valeurs de l'imparfait

L'imparfait peut être aussi employé à d'autres occasions :

 

- pour émettre une hypothèse,

- atténuer une demande,

- produire une explication

- poser une question de manière indirecte

etc

L'imparfait d'hypothèse

L'imparfait peut servir à émettre une hypothèse ou à poser une condition.

 

Dans les subordonnées introduites par « si », cette condition peut être réalisable dans l'avenir, ou non.

 

L'imparfait est alors souvent suivi du conditionnel présent (= si + imparfait SUIVI DE conditionnel présent).

 

L'imparfait a ici une « valeur hypothétique ».

 

Exemple : S'il neigeait, tu pourrais aller skier.

L'imparfait de modalisation

L'imparfait permet de s'exprimer avec politesse, pour atténuer une demande, affaiblir l'affirmation d'un désir.

 

L'imparfait a ici une « valeur de modalisation ».

Exemple : Excusez-moi de vous déranger. Je voulais savoir à quelle heure commence la séance...

L'imparfait explicatif

L'imparfait peut servir à produire une explication.

 

On dit que l'imparfait a alors une « valeur explicative ».

 

Exemple : L'homme se présenta et me tendit la main. Je ne réagis pas tout de suite : je ne savais pas qui était cet inconnu. En vérité, c'était mon ancien professeur de piano. Cela faisait vingt ans que je ne l'avais pas revu !

L'imparfait pour la concordance des temps au discours indirect

L'imparfait est obligatoire pour rapporter des paroles prononcées au présent lors du discours direct, dans un contexte exprimé au passé.

 

L'imparfait apparaît lorsqu'on passe au discours indirect, alors que le verbe d'énonciation est au passé.

Exemple : (Discours direct) : Il demanda au passant : « Savez-vous où se trouve la gare ? » -> (Discours indirect) : Il demanda au passant s'il savait (imparfait !) où se trouvait (imparfait !) la gare.

 

 

Dernière relecture de cet article : 29/04/2021
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