Genre : Roman affectif pour adultes (dès le lycée)

Présentation : Etienne Vollard est libraire. Un jour il renverse une petite fille à la sortie de l'école. L'enfant courait, elle s'est précipitée sous les roues de la camionnette. L'homme a beau se dire qu'il ne pouvait l'éviter, cet accident ne cesse de le tourmenter. Il finit par rencontrer la mère à l'hôpital. Qui souffre alors le plus ? La petite Eva qui s'est fait renverser ? La mère qui s'est égarée depuis longtemps ? Le libraire qui s'est réfugié dans les livres dès sa jeunesse jusqu'à ne plus savoir dormir ? Dans ce trio improbable, chacun semble s'accrocher à l'autre pour tenter de survivre...

Notre avis : Bien mais l'histoire est aussi déprimante que le style est joli. Pierre Péju nous livre ici une écriture très soignée, toute en pudeurs et non-dits, avec des phrases nominales, des retours en arrière, des détails développés sur quelques instants précis dans lesquels toute l'existence se concentre. De belles pages sur les relations humaines, sur la littérature, sur le métier de libraire, les cruautés de l'enfance, les personnalités des uns et des autres... L'étude psychologique est fine. Quant à la Chartreuse, elle devient elle aussi un personnage. Plus qu'un décor de fond, elle crée une atmosphère d'une tristesse infinie. Conclusion : un roman très bien écrit et facile à lire mais à réserver à ceux qui aiment le gris. A noter enfin qu'il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2005 par le réalisateur Jean-Pierre Denis.