Genre : Roman policier pour adultes (dès le lycée)

Aperçu : Marcus Goldman est un écrivain à succès, beau garçon, trentenaire, dit le Formidable mais en panne d'inspiration. Il décide donc de se rendre auprès de son maître Harry Quebert, vivant à Aurora dans le New Hampshire. C'est alors qu'un cadavre est découvert...

Notre avis : Bien. Ce gros roman policier (plus de 650 pages) est agréable et facile à lire, malgré quelques longueurs. Par plusieurs aspects, il fait penser à Cold Case, la série américaine télévisée, car il propose un incessant va-et-vient entre 2008 et 1975. Surtout, ce livre plaît beaucoup et bénéficie d'un véritable engouement, ayant reçu deux prix prestigieux : le Prix Goncourt des lycéens ainsi que le Grand Prix du roman de l'Académie Française. Il est vrai que ce roman policier traite ici de l'écriture et de l'écrivain, ce qui intéresse souvent les « littéraires » et les lecteurs en général. Pourtant quelle surprise ! Selon Joël Dicker, l'écrivain n'est en aucun cas un artiste qui croit à son art mais un homme qui a de l'argent et de la notoriété. En un mot un vendeur de livres ! Un écrivain de « best-sellers » ! Et comme l'histoire se passe aux États-Unis avec un style « à l'américaine » qui ne cesse d'accrocher le lecteur avec de grosses ficelles mais avec efficacité, on s'interroge : l'auteur fait-il exprès d'utiliser des phrases plates à des fins de parodie ? Fait-il semblant de vanter l'écrivain à succès américain, avec une écriture populaire et de nombreuses maladresses, pour justement dénoncer l'importance du système médiatique dans l'édition ? Cela signifierait alors que tout est à prendre au second degré (ce que l'humour parsemé dans tout le livre peut confirmer...) ! Dans ce cas, Joël Dicker réussit un coup de maître : évoquant dans son livre un écrivain imposteur, beau garçon, la trentaine et qui connaît le succès, il met en scène son double et réussit lui-même à devenir effectivement un écrivain à succès en cachant son véritable but ! La mise en abyme est totale ! En revanche, si on prend le livre au premier degré, il est moyen et peu original mais fait passer un agréable moment, par exemple pour une lecture de vacances.