Genre : Récit autobiographique, pour adultes.

Aperçu : Les premiers souvenirs de l'enfant datent de 1916. La Belgique est occupée par des divisions allemandes qui reviennent du front français. L'enfant ne comprend pas bien. Il est petit. Il ne connaît même pas le sens du mot « officier ». Olivier, lui, est plus grand mais n'est pas toujours patient avec son petit frère. Cet enfant qui découvre la guerre et la peur, c'est l'auteur. Henry Bauchau.

Notre avis : Très bien. Intéressant et très bien écrit, ce récit se lit avec plaisir et permet de mieux connaître ce qu'ont pu vivre les Belges pendant les deux guerres mondiales du XXe siècle. L'écriture est originale pour un récit autobiographique. Henry Bauchau dit souvent « je » mais a également recours à la distanciation, parlant de « l'enfant » ou de « mon personnage » pour évoquer ce moi qu'il reconnaît à peine et auquel il essaie parfois de trouver des excuses. Outre l'évolution d'un enfant, qui devient adolescent puis homme, le lecteur a l'impression de découvrir la formation pas à pas d'un immense mensonge vivant. La question posée pourrait donc se résumer ainsi : comment devient-on celui qu'on ne devrait pas, en partie par lâcheté ? Malgré les circonstances, à savoir les deux guerres puisque le récit couvre les années 1916 à 1940, le personnage Bauchau est peu attachant mais finit par obtenir notre compassion tant il semble peu doué pour le bonheur. On adhère pleinement à l'écriture, qui permettra d'ailleurs plus tard au « personnage Bauchau » d'enfin s'affirmer. Psychanalyste et écrivain, Henry Bauchau est né en 1913 et mort en 2012.